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100 EUR de réduction de cotisations sociales pour les primo-starters !

Dans la foulée du mini « tax shift » destiné à renforcer le pouvoir d’achat des plus bas revenus décidé par le gouvernement fin janvier dernier, la cotisation spéciale pour la sécurité sociale des salariés (CSSS), imaginée en 1994 par le gouvernement Dehaene, avait quelque peu été réduite.

Pour les indépendants, un budget de 6,8 millions d’euros a été prévu. Celui-ci permettra d’octroyer 100 EUR (montant 2022) de réduction sur la cotisation sociale provisoire du premier trimestre civil d’assujettissement pour tout indépendant « primo-starter ».

On vise par-là les travailleurs indépendants qui n’ont jamais exercé une activité indépendante à titre principal auparavant ou qui ont cessé toute activité indépendante à titre principal il y a plus de vingt trimestres (5 ans).

La réduction sera automatiquement d’application (aucune demande à introduire) pour tout indépendant qui se lance à partir du 2ème trimestre 2022 ou au cours d’un trimestre ultérieur.
 
Source : Chambre des représentants, Document n°55 2700/001, Projet de loi du 19 mai 2022 relatif à une réduction unique de cotisations sociales pour certains travailleurs indépendants débutants.


Pécule de vacances : petite nouveauté pour les employés partiellement rémunérés avec un salaire variable ! 

Principe

Pour le calcul des pécules simple (rémunération normale) et double (92 % d’un mois de salaire) de vacances d’un employé, il convient de tenir compte, s’il y a lieu, de toutes les rémunérations et primes dont l’octroi dépend de l’évaluation des prestations de l’employé, de sa productivité, des résultats de l’entreprise ou d’autres critères qui donnent au paiement un caractère incertain et changeant.  Ces rémunérations sont considérées comme du salaire variable pour le calcul du pécule de vacances et ce, quelle que soit leur fréquence d’octroi.

 
Calcul

Le simple pécule de vacances des employés sur le salaire variable (SPV) se calcule selon la formule suivante (en régime 5 jours/sem) :

sal. variable des 12 mois précédents (+ sal. variable fictif) = SPV d’1 jour
20,83 jours x nombre de mois de la période de référence

Le double pécule de vacances des employés sur le salaire variable (DPV) se calcule comme suit :
sal. variable des 12 mois précédents (+ sal. variable fictif) x 92 % x X/12 = DPV
nombre de mois de la période de référence

 
Nouveauté

Jusqu’il y a peu, il était possible de déroger par convention collective de travail, sectorielle ou d’entreprise, aux règles de calcul du pécule variable repris ci-dessus.

Depuis le 19 mai 2022, un tel régime dérogatoire peut uniquement être prévu par une convention collective de travail sectorielle.

Les conventions collectives de travail qui existaient déjà au 19 mai 2022 et qui prévoyaient un calcul dérogatoire restent d’application, qu'elles aient ou non été conclues au niveau sectoriel.

Cette modification de la législation a pour objectif d’éviter que des accords, en défaveur des travailleurs, ne soient facilement conclus au niveau des entreprises, là où les représentants syndicaux ont traditionnellement moins de poids qu’au niveau sectoriel.

Signalons cependant que pour le calcul du salaire fictif pour les jours non prestés assimilés à des jours de travail, il est toujours possible de prévoir des règles dérogatoires par convention collective de travail au niveau de l’entreprise pour les employés avec une rémunération partiellement variable.
 
Source : Arrêté royal du 24 avril 2022 portant modification de l'article 39 de l'arrêté royal du 30 mars 1967 déterminant les modalités générales d'exécution des lois relatives aux vacances annuelles des travailleurs salariés (M.B. 9 mai 2022).


Que nous réserve le "deal emploi" pour l'automne prochain?

Le 17 mai dernier, les partenaires de la majorité gouvernementale se sont entendus sur un train de mesures relatives à l’emploi (« deal pour l’emploi), qui devraient voir le jour à la rentrée.

Profitons de l’occasion pour nous pencher sur le contenu probable de ces mesures, destinées à faire évoluer le monde du travail et qui impacteront indéniablement la vie des entreprises.

Semaine de 4 jours

Sur une base volontaire, un travailleur pourra :

-          prester 4 fois 10 heures par semaine et bénéficier d’un jour de repos supplémentaire ;

-          ou réduire son temps de travail pendant une semaine et l’augmenter la semaine suivante afin de mieux pouvoir s’adapter, par exemple, à une garde alternée d’enfants.

Les premières discussions en la matière faisaient état d’un maximum de 9,5 heurs par jour.  Ce maximum serait donc porté à 10 heures par jour.

Le cinquième jour de la semaine devra être considéré comme un véritable jour de repos et ne pourra être le théâtre de prestation d’heures supplémentaires.  Ces dernières seront également interdites pendant la semaine alternée où le travailleur réduit son temps de travail.

 

Droit à la déconnexion

Le gouvernement s’est entendu sur la transposition dans le secteur privée du droit à la déconnexion qui est déjà d’application dans le secteur public depuis le 1er janvier 2022.  Pour rappel, cela concerne la possibilité pour un travailleur d’être déconnecté des communications liées au travail pendant certains moments de la journée et/ou de la semaine.

Cela ne concernera, dans un premier temps, que les entreprises de 20 travailleurs et plus et une convention collective de travail (CCT) d’entreprise devra en régler les modalités précises.

 

Droit à la formation

En vue d’améliorer l’employabilité au travail et de mettre fin à certaines discriminations, le gouvernement s’est entendu sur la possibilité d’octroyer un droit individuel à la formation, à concurrence de 5 jours par an, comptabilisé en heures en vue de le rendre plus effectif encore.

En cas de licenciement moyennant préavis d’au moins 30 semaines, une partie de celui-ci pourra être affectée par le travailleur à des formations visant à renforcer son employabilité et ce, avec maintien de sa rémunération.

 

Travail en soirée

Sur une base volontaire, des expériences pilotes d’instauration de travail entre 20 heures et minuit dans des entreprises d’e-commerce verront le jour.  Le travail dans cette plage horaire sera permis moyennant la conclusion d’une CCT d’entreprise, sans modification obligatoire du règlement de travail.

 

Economie collaborative

Des critères spécifiques aux plates-formes donneuses d’ordre (style Deliveroo, Uber Eats,..) vont être déterminés, sur la base notamment des dispositions légales existantes et d’un projet de directive européenne publié fin 2021,afin de déterminer qui est indépendant et qui ne l’est pas.  Une couverture en cas d’accident sera par ailleurs rendue obligatoire.

L’avant-projet de loi devrait voir le jour aux alentours du 21 juillet prochain, pour une concrétisation légale/réglementaire pour l’automne prochain.  Nous ne manquerons pas de vous tenir informés.

 

Source :  Divers medias et site internet du Vice-Premier Ministre et Ministre de l’Economie et du Travail, Pierre-Yves Dermagne


Qu'adviendra-t-il des procédures de chômage temporaire simplifiées après le 30 juin 2022?

Jusqu'au 30 juin 2022, les employeurs peuvent déclarer tout chômage temporaire résultant de la pandémie du coronavirus ou de la guerre en Ukraine comme du chômage temporaire pour force majeure et une procédure simplifiée s'applique pour l'introduction du chômage temporaire. Actuellement et pour une quinzaine de jours encore, les employeurs ne doivent pas envoyer de communications du chômage temporaire à l'ONEM et il suffit qu'ils effectuent, à la fin du mois, une déclaration de risque social (DRS scénario 5) mentionnant le nombre d'heures de chômage temporaire.

La procédure simplifiée en matière de chômage temporaire pour force majeure peut aussi être appliquée lorsque l'on est encore en mesure de travailler un certain nombre de jours par semaine. L'on interprète donc la notion de force majeure au sens large (étant donné que la force majeure implique, en principe, que l'exécution du contrat de travail est totalement impossible).
 
Les procédures classiques pour l'introduction de chômage temporaire s'appliqueront à nouveau à partir du 1er juillet 2022 et l'on ne pourra donc plus faire appel, sous réserve de certains assouplissements qui resteront en vigueur jusque fin de cette année (voir infra), à la procédure souple en matière de chômage temporaire pour force majeure qui s'appliquait depuis mars 2020.
 
Cela signifie, entre autres, que les formalités normales pour l'introduction de chômage temporaire pour manque de travail pour causes économiques (communication du chômage temporaire à l'ONEM...) doivent être respectées et que l'on doit à nouveau satisfaire à la stricte définition de la force majeure pour l'introduction du chômage temporaire pour cause de force majeure (ce qui signifie, entre autres, que l'exécution du contrat de travail doit être totalement impossible).
 
 
Quelles sont les mesures qui restent applicables ?

Un certain nombre d'assouplissements instaurés durant la procédure simplifiée de chômage temporaire pour cause de force majeure restent (temporairement) applicables :

  • Ainsi, les travailleurs mis en chômage temporaire pour manque de travail pour causes économiques sont admis au bénéfice des allocations de chômage sans devoir d'abord apporter la preuve d'un certain nombre de journées de travail en tant que salarié pendant une période déterminée (comme c’est le cas pour les autres formes de chômage temporaire) ;

  • Jusqu'au 31.12.2022 le travailleur est dispensé de l'utilisation d'une carte de contrôle C3.2A et l'employeur ne doit donc pas remettre celle-ci au travailleur mis en chômage temporaire, quelle que soit la raison du chômage temporaire. Étant donné qu'il ne faut pas délivrer de cartes de contrôle, celles-ci ne doivent pas non plus être inscrites dans le livre de validation (électronique ou papier) ;

  • Jusqu'au 31.12.2022, l'employeur ne doit pas effectuer de DRS scénario 2 si le travailleur doit introduire une demande d'allocations et uniquement effectuer une DRS scénario 5 à la fin du mois (déclaration du nombre d'heures de chômage temporaire dans le mois concerné). Si l'employeur invoque le chômage temporaire pour causes économiques, l'on indique le code 5.1 (chômage temporaire par manque de travail pour raisons économiques), comme code nature du jour. Le code 5.4 (chômage temporaire pour cause de force majeure) ne peut plus être mentionné à partir du 1er juillet 2022 s'il s'agit de chômage temporaire pour causes économiques.

 
 
Quelles sont les procédures qui s'appliquent à l'issue de la procédure simplifiée pour l'introduction de chômage temporaire par manque de travail pour causes économiques ou de chômage temporaire pour force majeure ?

Un certain nombre de dispositions transitoires souples s'appliquent jusqu'au 31.12.2022. Vous trouverez, ci-après, un bref aperçu des procédures à suivre. Les dispositions transitoires sont indiquées en gras. 

Chômage temporaire pour causes économiques – ouvriers

  • L'employeur doit envoyer préalablement une communication électronique du chômage économique prévu (suspension complète, grande suspension ou petite suspension) à l'ONEM. Cette communication doit être envoyée 7 jours à l'avance. Du 01.06.2022 au 31.12.2022, le délai de communication légal* est réduit de 7 à 3 jours calendrier.

    Par exemple : si l'employeur envoie à l'ONEM une communication du chômage économique prévu le vendredi, le régime peut déjà prendre cours à partir du mardi de la semaine suivante.

 * Si un régime dérogatoire instauré par AR pour secteur prévoit un délai de communication plus court, c'est ce délai qui s'applique.

  • L'employeur doit, également, faire au moins trois jours à l'avance, une notification du chômage économique prévu aux ouvriers et communiquer au conseil d'entreprise ou à la délégation syndicale les causes économiques qui justifient l'introduction du chômage temporaire

  • L'employeur doit, pour chaque travailleur qu'il met en chômage temporaire pour causes économiques, envoyer une communication électronique du premier jour de chômage effectif dans le mois à l'ONEM.

  • L'employeur doit, en plus de l'allocation de chômage*, payer un supplément pour chaque jour où l'ouvrier est mis en chômage temporaire pour causes économiques. Le paiement de ce supplément peut aussi être effectué par un Fonds de sécurité d'existence.

*À partir du 01.07.2022, le montant de l'allocation de chômage temporaire s'élèvera à nouveau à 65 % du salaire moyen (et plus à 70 %). 
 

Chômage temporaire pour causes économiques – employés

  • L'employeur doit introduire préalablement une demande dans laquelle il démontre qu'il satisfait aux conditions préliminaires pour introduire un régime de suspension employés pour manque de travail (c.-à-d. être lié par une CCT ou un plan d'entreprise et être reconnu comme entreprise en difficulté).

  • L'on peut utiliser le formulaire C106A-REGIME TRANSITOIRE pour effectuer cette demande jusqu'au 31.12.2022, étant donné que, jusqu'à cette date, un certain nombre de mesures de souplesse s'appliquent lorsqu'il s'agit de prouver que l'entreprise est en difficulté (voir ci-après).


Le formulaire C106A ou C106A-REGIME TRANSITOIRE ne doit pas être introduit si l'employeur a déjà prouvé, par le passé, qu'il satisfait aux conditions préliminaires et que la CCT ou le plan d'entreprise qu'il invoque est encore applicable.
 
Le formulaire C106A-REGIME TRANSITOIRE doit être envoyé par recommandé ou par e-mail au moins 14 jours **avant l'envoi de la première communication suspension employés en raison d'un manque de travail (voir ci-après) à :

  • soit au service Chômage temporaire du bureau d l'ONEM compétent si l'entreprise invoque une CCT (la CCT complémentaire n° 159, une CCT sectorielle ou d’entreprise) ;
  • soit à la direction générale Relations collectives de travail du SPF ETCS (Rue Ernest Blerot,1 1070 Bruxelles) si l'entreprise invoque un plan d'entreprise.

** L'ONEM accepte un délai d'introduction souple : l'employeur peut envoyer la communication préalable suspension employés en raison d'un manque de travail dès l'instant où l'ONEM a informé l'employeur que les conditions préliminaires sont acceptées.
 
Les mesures de souplesse suivantes s'appliquent jusqu'au 31.12.2022 lorsqu'il s'agit de prouver que l' « entreprise est en difficulté » :

  •  si l'employeur invoque une diminution substantielle de minimum 10 % du chiffre d'affaires, de la production ou des commandes, il peut comparer la diminution du chiffre d'affaires, de la production ou des commandes dans l'un des quatre trimestres précédant la demande d'introduction du régime de chômage économique employés au trimestre correspondant de 2019 (et donc pas uniquement au trimestre correspondant des deux dernières années calendrier) ;
  •  si l'employeur invoque au moins 10 % de chômage temporaire au cours du trimestre ONSS précédant l'envoi du formulaire C106A, il peut aussi invoquer les jours de chômage temporaire pour force majeure à la suite de la pandémie du coronavirus ou de la guerre en Ukraine (DMFA-jours code 77) et donc pas uniquement les jours de chômage temporaire pour causes économiques (DMFA-jours code 71).

  • L'employeur doit envoyer, préalablement, une  communication électronique de la suspension employés en raison d'un manque de travail prévue à l'ONEM. Cette communication doit être envoyée 7 jours à l'avance. Du 01.06.2022 au 31.12.2022, le délai de communication légal est réduit de 7 à 3 jours calendrier.

  • L'employeur doit aussi, au moins trois jours à l'avance, effectuer une notification du chômage économique prévu aux employés et communiquer au conseil d'entreprise ou à la délégation syndicale quelles sont les causes économiques qui justifient l'introduction du chômage temporaire.

  • La durée de suspension maximale sur une base annuelle est de 16 semaines de suspension complète ou de 26 semaines de suspension à temps réduit. Pour l'épuisement du crédit, il n'est pas tenu compte des jours de chômage temporaire pour force majeure situés avant le 1er juillet 2022.

 

  • L'employeur doit, pour chaque employé qu'il met en chômage temporaire pour raisons économiques, envoyer une communication électronique du premier jour de chômage effectif dans le mois à l'ONEM.

 

  • L'employeur doit payer, pour chaque jour durant lequel l'employé est mis en chômage temporaire pour causes économiques, un montant supplémentaire, comme prévu dans la CCT ou le plan d'entreprise, qui s'ajoute à l'allocation de chômage*. Un Fonds de sécurité d'existence peut aussi effectuer le paiement de ce supplément.

*À partir du 01.07.2022, le montant de l'allocation de chômage temporaire s’élèvera à nouveau à 65 % du salaire moyen (et plus à 70 %).
 

Chômage temporaire pour force majeure 

La procédure habituelle pour l'introduction du chômage temporaire pour force majeure s'applique à nouveau. Cela signifie que l'employeur doit envoyer à l'ONEM une communication électronique du chômage temporaire pour force majeure et joindre les pièces probantes nécessaires attestant de la force majeure.
 
La définition de la « force majeure » est aussi à nouveau interprétée de manière stricte. Par conséquent, entre autres, l'exécution du contrat de travail doit être totalement impossible pendant la période de force majeure.
 
Il est encore possible de solliciter du chômage temporaire pour force majeure dans les situations suivantes :

  • Le travailleur n'est pas en incapacité de travail, mais il doit se mettre en quarantaine ou en isolement pour limiter la propagation du coronavirus et il ne peut pas télétravailler;
  • Jusqu'au 31.12.2022 le travailleur a le droit de s’absenter du travail pour garder un enfant avec lequel il cohabite qui ne peut se rendre à l’école, à la crèche ou dans un centre d'accueil pour personnes handicapées parce que :
    • la crèche, l'école ou le centre d'accueil pour personnes handicapées est (partiellement ou entièrement) fermé à la suite d'une mesure visant à limiter la propagation du coronavirus ;
    • l'enfant lui-même doit être mis en quarantaine ou en isolement afin de limiter la propagation du coronavirus.

Dans ces situations, des allocations de chômage temporaire pour force majeure peuvent être demandées pendant la période de fermeture, la quarantaine ou l'isolement imposé.
 
L'on doit envoyer une communication de chômage temporaire pour cause de force majeure à l'ONEM en joignant les pièces probantes (une attestation de garde d'enfant pour fermeture corona, une attestation de garde d'enfant pour quarantaine corona, etc).
 
À partir du 01.07.2022, l'ONEM ne paiera plus de supplément au montant de l'allocation de chômage en cas de chômage temporaire pour force majeure. Le montant de l'allocation de chômage temporaire s'élèvera à nouveau à 65 % du salaire moyen (et plus à 70 %).
 
Pour plus d'infos sur les procédures à suivre, voir :
La feuille info E22 – chômage temporaire manque de travail pour causes économiques pour ouvriers
La feuille info E54– suspension employés en raison d'un manque de travail – conditions préliminaires
La feuille info E55 – suspension employés en raison d'un manque de travail pour entreprises en difficultés – explication sur le régime de suspension
La feuille info E24 – chômage temporaire – force majeure.
Chômage temporaire pour force majeure pour les travailleurs lorsqu'il est impossible pour leur enfant de fréquenter la crèche, l'école ou un centre d'accueil pour personnes handicapées en raison d'une mesure Corona.


Hausse temporaire de l’indemnité kilométrique pour utilisation professionnelle du véhicule privé !

La hausse exponentielle des prix des carburants à la pompe a incité le gouvernement à prendre dans l’urgence des mesures de soutien temporaires pour les travailleurs qui effectuent des déplacements/missions professionnels avec leur véhicule privé. 

L’indemnité kilométrique forfaitaire maximale est ainsi portée de 0,3707 EUR/km (montant d’application depuis le 1er juillet 2021) à 0,402 EUR/km à titre de mesure unique et avec effet rétroactif pour la période de mars 2022 à juin 2022.

Cette indemnité, traditionnellement indexée au 1er juillet de chaque, sera par ailleurs dorénavant indexée trimestriellement, en vue de s’adapter plus rapidement dans le temps aux fluctuations du prix de l’essence et du diesel.

Pour encourager les employeurs à octroyer l’indemnité kilométrique maximale à leurs travailleurs, un crédit d’impôt est en outre prévu. Les coûts supplémentaires pourraient ainsi être partiellement compensés.

Les déplacements domicile-lieu de travail ne sont visés par ces mesures.
 
Source : Communiqué publié le 3 juin 2022 sur le site web du Vice-Premier ministre et ministre des Finances, chargé de la Coordination de la lutte contre la fraude Vincent Van Peteghem, Steunmaatregelen voor dienstverplaatsingen met eigen wagen.


Travail et forte chaleurs : que prévoit la réglementation?

L’été et les premières vagues de chaleur approchant à grand pas, il est utile de se remémorer ce que prévoit le code sur le bien-être au travail au niveau des mesures à prendre par les employeurs.

 
Comment se calcule la température et quelles sont les limites autorisées ?

L’employeur doit prendre certaines mesures dès que les valeurs d’action d’exposition à la chaleur sont dépassées. Ces valeurs d’action d’exposition à la chaleur, déterminées à partir de l’indice WBGT (wet bulb globe temperature ou thermomètre dit à « globe humide »), en fonction de la charge physique de travail, sont les suivantes :

  • 29 pour un travail léger ou très léger (ex. travail de bureau),
  • 26 pour un travail moyen,
  • 22 pour un travail lourd,
  • 18 pour un travail très lourd (ex. travaux de terrassement)

 
Lorsque l’humidité dans l’air est extrêmement élevée, par exemple 95 %, la température WBGT correspond approximativement à ce qu’indique le thermomètre traditionnel (« sec »).
Il en va autrement en cas de plus faible humidité.
 
Ainsi, 30° Celsius correspondent avec un simple thermomètre à:
22,7 WBGT pour 35 % d’humidité
25,4 WBGT pour 55 % d’humidité
28,2 WBGT pour 80 % d’humidité
 
Ainsi, 35° Celsius correspondent avec un simple thermomètre à:
26,8 WBGT pour 35 % d’humidité
29,8 WBGT pour 55 % d’humidité
32,9 WBGT pour 80 % d’humidité
 
A l’inverse, lorsque les conditions climatiques hivernales seront d’actualité, précisons que la température, fixée en fonction de la charge physique de travail, ne pourra quant à elle être inférieure à :
18° C pour un travail très léger,
16° C pour un travail léger,
14° C pour un travail moyen,
12° C pour un travail lourd,
10° C pour un travail très lourd.
 
Ces températures minimales se mesurent par contre au moyen d’un thermomètre sec.
 
 
Quelles sont les mesures à prendre en cas de fortes chaleurs ?

En cas de dépassement d’origine climatique des valeurs précitées, l’employeur est tenu de prendre certaines mesures. Il s’agit de :

  • mettre à disposition des travailleurs exposés à un rayonnement solaire direct des moyens de protection individuels ou collectifs (stores, couvre-chefs,..) ;
  • prendre les dispositions utiles pour faire assurer la distribution de boissons rafraîchissantes appropriées, sans frais pour les travailleurs, conformément à l’avis donné à cet égard par le conseiller en prévention-médecin du travail ;
  • installer dans les locaux de travail des dispositifs de ventilation artificielle et ce, dans un délai de 48 heures prenant cours au moment de la constatation de l’état de nuisance.

 
Si, passé ce délai et malgré la mise en place de telles mesures, l’état de nuisance persiste, l’employeur est tenu d’instaurer un régime de travail qui alterne temps de présence au poste de travail et de temps de pause.
 
Le cas échéant, s’il est impossible pour les travailleurs de commencer leur travail en raison de la chaleur annoncée, l’employeur peut introduire une demande de chômage temporaire pour intempéries  au bureau du chômage du lieu où le siège d’exploitation de l’entreprise est établi.

Le Directeur de ce bureau est compétent pour prendre une décision.  Pour ce faire, il tiendra compte des conditions suivantes qui doivent être simultanément remplies :

  • il doit s’agir de conditions atmosphériques défavorables. La canicule peut également faire partie de cette catégorie ;
  • l’employeur doit signaler les intempéries par voie électronique à l’ONEM à temps (par le biais du site portail de la sécurité sociale ou via batch) ;
  • l'exécution du travail doit être rendue impossible. Lorsque la chaleur constitue seulement une difficulté pour exécuter le travail ou que le rendement baisse, le chômage temporaire pour cause d'intempéries ne peut pas être demandé ;
  • le chômage temporaire doit concerner une journée entière de travail. Si les travailleurs doivent interrompre leur travail après quelques heures, le chômage temporaire n’est pas possible ;
  • il doit y avoir un lien de cause direct entre la chaleur et les travaux en cours d’exécution.

 
 Quid en cas de pic d’ozone ?

La réglementation du travail ne reprend aucune disposition particulière sur la protection contre l’ozone d’origine climatique.

Cependant, cela ne signifie pas qu’aucune mesure ne doit être prise. L’exposition à l’ozone d’origine climatique doit être considérée comme un risque du travail contre lequel il convient de prendre des mesures préventives.

Parce que la concentration d’ozone à l’intérieur est beaucoup plus basse qu’à l’extérieur, ces mesures doivent principalement être axées sur les travailleurs qui travaillent en plein air. Il faut se pencher sur les groupes à risque particulièrement sensibles (‘responders’, travailleurs ayant des problèmes respiratoires, travailleurs ayant des problèmes cardio-vasculaires, les travailleuses enceintes et les travailleurs âgés). Des mesures organisationnelles constituent la meilleure protection, par exemple :

  • exécuter le travail physiquement lourd uniquement le matin, quand les concentrations en ozone sont les plus basses;
  • éviter les heures supplémentaires;
  • exécuter un travail plus léger de sorte que le volume de respiration et la dose d’ozone inhalée diminuent;
  • travailler à l’intérieur ou à l’ombre plutôt qu’à l’extérieur;
  • prévoir des périodes de repos à l’intérieur;
  • éviter les charges supplémentaires d’autres agents irritants;
  • cloisonner les lieux de travail en plein air à l’aide d’un vélum.

Quant à la mise en œuvre de ces mesures, on peut se baser sur les résultats des mesurages et sur les prévisions de la Cellule Interrégionale de l’Environnement (CELINE) qui diffuse via l’Internet un bulletin des concentrations en ozone dans l’air ambiant en Belgique (www.irceline.be). De plus, les dépassements du seuil d’information (180 µg/m3) et du seuil d’alarme (240 µg/m3) pour l’ozone sont communiqués à la population via les médias.

Sources : Code sur le bien-être au travail (Livre V, titre 1) et sites de l’ONEm et du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale.


Missions de service en Belgique : nouveaux montants de frais de séjour à partir du 1er juin 2022 !

Lorsqu’un travailleur effectue un déplacement professionnel en Belgique dans le cadre de ses fonctions, l’employeur est tenu de prendre les frais occasionnés à sa charge. A condition notamment que le montant de l’indemnisation ne dépasse pas celui octroyé dans pareil cas par les autorités publiques fédérales à leurs fonctionnaires (« norme sérieuse »), les remboursements de frais octroyés par l’employeur du secteur privé ne seront pas imposables dans le chef du travailleur et seront déductibles dans le chef de l’employeur.

A défaut, l’indemnisation pourrait être considéré comme une rémunération imposable, à moins que l’employeur ne puisse prouver que cela concerne un remboursement réel de frais qui lui sont propres et que l’indemnité serve réellement au paiement de ces frais.

Les montants maximums d’intervention ayant été récemment adaptés, profitons de l’occasion pour passer en revue leurs conditions d’application ainsi que les aspects sociaux, qui diffèrent des normes fiscales en la matière.

 
Indemnité forfaitaire journalière pour frais de repas

Une indemnité de repas d’un montant de 18,84 EUR par jour (montant indexé au 01.06.2022) peut être octroyée, sans être imposable, pour des missions de service effectuées en Belgique aux conditions suivantes :

  • le déplacement doit être d’une durée minimale de 6 heures. La durée du voyage de service est calculée à partir du départ du lieu de travail jusqu’au retour au lieu de travail à moins que le départ ait lieu directement du domicile ou que le retour ait lieu directement au domicile ;
  • le déplacement ne doit pas donner lieu à la prise en charge du repas par l’employeur ou par un tiers (ex. repas gratuit chez un client, fournisseur, dans un restaurant d’entreprise, lors d’un séminaire ou une réunion où le repas est offert, etc) ;
  • le déplacement ne doit donner lieu à l’octroi d’aucun autre avantage couvrant les frais de repas.  Ainsi si des titres-repas sont octroyés, la contribution patronale dans ceux-ci doit venir en déduction de l’indemnité journalière.


Indemnité forfaitaire mensuelle pour frais de repas

Pour les membres du personnel qui exercent une fonction itinérante, il existe la possibilité d’attribuer une indemnité forfaitaire mensuelle de frais, pour un maximum de 16 fois le montant du remboursement journalier (16 x 18,84 EUR = 301,44 EUR maximum – montant indexé au 01.06.2022), sans tenir compte du nombre exact de missions de service sur le mois.  Un prorata est de mise pour les travailleurs à temps partiel.

Il n’y a dans ce cas pas de condition de durée minimum de 6 heures pour le déplacement. Par contre, la condition prévoyant que les frais de repas ne peuvent pas être pris en charge par l’employeur ou un tiers reste d’application.

 
Indemnité forfaitaire journalière complémentaire pour frais de logement

Lorsqu’un membre du personnel, suite à l’exercice de ses fonctions, est contraint de rester loger en Belgique hors de son domicile, une indemnité de logement de 141,33 EUR par nuit (montant indexé au 01.06.2022) peut lui être octroyée.
Les conditions à respecter à ce niveau sont les suivantes :

  • ni l’employeur ni un tiers ne peuvent prendre le coût du logement à leur charge ;
  • aucun autre avantage de toute nature ne peut être octroyé pour couvrir ce logement, comme la mise à disposition d’un logement gratuit.

 
Quid au niveau de l’ONSS ?

Les conditions d’exonération au regard de l’ONSS diffèrent de celles passées en revue ci-dessus au niveau fiscal.

Ainsi, lorsqu’un travailleur est amené à effectuer un déplacement d’au moins 4 heures au cours de sa journée de travail, l’ONSS accepte qu’une indemnité journalière de maximum 10 EUR soit octroyée à ce travailleur non sédentaire, à condition cependant que le travailleur concerné ne soit pas en mesure d’utiliser les sanitaires et/ou autres infrastructures existantes dans une entreprise, une succursale ou sur un chantier.

Ce même travailleur sédentaire, contraint de se déplacer au moins 4 heures d’affilée, pourra par ailleurs se voir octroyer une indemnité journalière de 7 EUR maximum, s’il n’a du moins pas d’autre choix que de prendre son repas à l’extérieur. S’il reçoit également un titre-repas, la valeur de ce dernier viendra en déduction de l’indemnité de repas dont question ci-dessus.

Signalons enfin que l’ONSS accepte une indemnisation maximale de 35 EUR par nuit lorsque le travailleur n’est pas en mesure de rentrer chez lui car son lieu de travail est trop éloigné. Cette indemnité couvre les frais du repas du soir, du logement et du petit-déjeuner.


Vers une suppression des durées minimales de travail en cas de reprise progressive du travail ?

La réglementation du travail dispose que toute prestation de travail doit être effectué par blocs d'au moins trois heures par jour et que le volume de travail d'un contrat de travail doit toujours comprendre au moins 1/3 du temps de travail hebdomadaire normal. Ces règles empêchent à juste titre l’apparition de « mini-emplois ».

Plusieurs dérogations à ces durées minimales de travail existent déjà dans l’arsenal législatif et réglementaire belge, notamment pour le personnel de nettoyage des locaux professionnels, les travailleurs de l’Horeca et les contrats fixes d’au moins 4 heures par semaine….
 
Lors des discussions budgétaires d'octobre 2021, le gouvernement s’était mis d’accord pour une nouvelle dérogation dans le cadre d'une reprise partielle du travail, également appelée « retour au travail progressif ».
 
Pour rappel, près de 70 000 personnes en incapacité de travail effectuent, en fonction de leur possibilité, une occupation à temps partiel, avec autorisation du médecin-conseil de leur mutuelle. En plus de leur salaire à temps partiel, ces personnes reçoivent une indemnité adaptée de l’INAMI (avec application d'une « règle de cumul »).
 
Les limites minimales de travail telles que décrites ci-dessus peuvent cependant constituer un obstacle pour les personnes concernées.  En effet, compte tenu de leur état de santé, un emploi d’au moins 3 heures ou équivalent à au moins un tiers temps hebdomadaire peut encore être jugé excessif, alors qu’une reprise progressive « sur mesure » assurant le contact avec l’entreprise et les collègues permettrait d’entrevoir l’avenir avec d’autant plus d’optimisme.
 
Pour ces cas de reprises progressives du travail (les reprises dans le cadre de l'article 100, §2 de la loi AMI), les deux limites propres au travail à temps partiel seront à terme supprimées afin de permettre aux personnes qui le souhaitent d’exercer un emploi à temps partiel qui correspond à leurs possibilités.

La date d’entrée de cette mesure, qui peut encore faire l’objet d’adaptations, n’a pas encore été fixée.
 
Source : Communiqué de presse du Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Retour au travail.


Pas de certificat médical pour les absences de courte durée : cela se précise !

En octobre 2021, les membres du gouvernement étaient parvenus à un accord concernant la suppression de l’obligation de délivrance par le médecin traitant (et partant de transmission à l’employeur) d'un certificat médical pour les incapacités de travail d’1 jour ou moins.

Cette règle s'appliquerait à un maximum de 3 absences d'un jour par salarié et par année calendrier. Ni les conventions collectives de travail, sectorielles ou d’entreprise, ni le règlement du travail ou, a fortiori, le contrat de travail, ne pourront y déroger.

Le travailleur devra informer au préalable son employeur de son absence et communiquer l'adresse où il résidera durant celle-ci.

L’employeur disposera toutefois toujours des moyens de contrôle classique concernant le droit au salaire garanti, tel que prévu à l’article 31 de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail.

Les PME ne seraient, dans un premier temps du moins, pas concernées par cette réglementation qui entrera en vigueur, selon toute vraisemblance, au 1er janvier 2023.  Elles pourront donc encore demander un certificat médical.

Signalons que ce genre de mesures n’a, que du contraire, pas entrainé d’augmentation de l’absentéisme dans d’autres pays qui ont déjà instauré cette réglementation et ce, notamment parce qu’un travailleur concerné est ainsi amené à prendre directement et personnellement contact avec son employeur, sans pouvoir se retrancher derrière un certificat médical de courte durée. Cela favoriserait en outre, selon des études, la productivité et la confiance entre les parties au contrat de travail.

Cette mesure n’est pas encore définitive.  Il reste encore notamment à définir ce qu’on entend par « PME ».

Source : Communiqué de presse du Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Retour au travail


Ouverture des commerces jusqu’à 22 heures : deux propositions de loi ont été déposées !

Selon les indicateurs de réglementation des marchés de produits de l’OCDE (Product Market Regulation indicator), la Belgique occupe la quatrième place du classement des pays où le commerce de détail est le plus strictement réglementé.

L’article 6 de la loi du 10 novembre 2006 relative aux heures d’ouverture dans le commerce, l’artisanat et les services dispose que les magasins ont l’obligation de fermer :

  • avant 5 heures et après 21 heures, le vendredi et les jours ouvrables précédant un jour férié légal. Si le jour férié légal est un lundi, une prolongation jusqu’à 21 heures est autorisée le samedi qui précède;
  • avant 5 heures et après 20 heures, les autres jours.

D’autres heures de fermeture obligatoires s’appliquent aux magasins de nuit et aux bureaux privés pour les télécommunications. L’article 8 de la loi du 10 novembre 2006 dispose que les commerçants doivent respecter un jour de repos hebdomadaire obligatoire. Il ne doit pas nécessairement s’agir d’un dimanche, le choix pouvant se porter sur un autre jour. Par jour de repos hebdomadaire, on entend une période ininterrompue de vingt-quatre heures. En outre, le jour de repos hebdomadaire doit être pris le même jour pendant au moins six mois (article 12 de la loi du 10 novembre 2006).

Il existe une kyrielle de dérogations à l’application du repos hebdomadaire et des heures de fermeture obligatoires, en fonction de la localisation du commerce, de son secteur d’activité ou d’évènements particuliers.

Il n’en reste pas moins que l’essor du commerce électronique a modifié en profondeur les habitudes d’achat des consommateurs. Plus de la moitié des commandes en ligne sont, par exemple, passées après 18 heures.

C’est dans cette optique que deux propositions de lois ont récemment été déposées par des parlementaires libéraux, des deux côtés de la frontière linguistique, en vue de permettre aux commerçants d’être par exemple plus présents dans les systèmes de click and collect ou de collect and go. Toutes deux prônent une liberté d’ouvrir jusque 22 heures et proposent de tempérer voire de supprimer l’obligation du repos hebdomadaire au motif que « dans une économie moderne, il n’appartient pas à l’autorité publique de déterminer les heures auxquelles un commerçant peut ouvrir ses portes aux consommateurs ».

Une première tentative de réforme en la matière avait échoué en 2016.  On verra prochainement ce qu’il advient de celles-ci.
 
Sources : Chambre des représentants, Documents n°s 55 2699/001 et 55 2715/001, Propositions de loi des 17 et 23 mai 2022 modifiant la loi du 10 novembre 2006 relative aux heures d’ouverture dans le commerce, l’artisanat et les services.


Déduction des frais professionnels pour une fête du personnel ?

Les frais d'organisation consentis à l'occasion des fêtes patronales, de Saint-Nicolas, de Noël ou du Nouvel An pour le personnel sont repris sur une liste d'avantages sociaux" dont l'Administration accepte qu'ils puissent tout de même être déduits (en dépit du principe de non-déductibilité des avantages sociaux) (Com. I.B.1992, nr. 53/214).

Dans une réponse à une question parlementaire, l'ancien ministre des Finances avait rappelé les principes de déductibilité des fêtes du personnel (Questions et réponses, Chambre, 2000-2001, n° 48, p. 5650). Récemment, le député Wouter Vermeersch, ayant appris que certains fonctionnaires n'acceptent pas la déduction d'une fête du personnel annuelle unique organisée par l'entreprise pour tous les membres du personnel si cette fête est organisée à une autre période de l'année, s’est autorisé une double question parlementaire :

  1. Les frais pour l'organisation d'une fête de Saint-Nicolas sont-ils déductibles si la fête est par exemple organisée en novembre plutôt que le 6 décembre ?
  2. Les frais d'une fête "laïque" (annuelle) pour tous les membres du personnel sont-ils également déductibles ?

 
Le Vice-premier ministre et ministre des Finances, Vincent Van Peteghem, chargé de la Coordination de la lutte contre la fraude du 24 février 2022, a principalement axé sa réponse sur la deuxième question, comme suit :

« Par dérogation à la règle selon laquelle les avantages sociaux ne sont en principe pas déductibles pour l'employeur, l'administration admet que certains frais relatifs à une fête du personnel organisée pour tous les membres du personnel à l'occasion de la Saint-Nicolas, de Noël, du Nouvel An ou d'une fête patronale telle que la Saint-Éloi ou la Sainte-Barbe sont entièrement déductibles en tant que frais professionnels une fois par période imposable. Ce principe peut également être appliqué pour toute autre célébration analogue, religieuse ou non.

Il devra ressortir de l'ensemble des circonstances de fait que la fête du personnel remplit les conditions prévues pour que les frais y relatifs soient déductibles. »

Le Ministre n’a pas éprouvé le besoin de répondre de façon distincte à la première question.  Il n’en reste pas moins qu’il est tout à fait raisonnable de considérer qu’une fête décalée dans le temps n’annihile aucunement la déductibilité des frais y afférents.
 
Source : QR Chambre des représentants, session 2021-2022, n°55-078.  Question n°842 député Wouter Vermeersch du 28 janvier 2022


COVID-19 : fin de la phase de vigilance dans les entreprises !

Depuis le 11 mai 2022, soit 2 mois après la levée de la situation d’urgence épidémique, les entreprises en ont pour l’heure terminé avec l’obligation d’appliquer les mesures spécifiques de la phase de vigilance du guide générique « Travailler en toute sécurité pendant une épidémie ou une pandémie » et des guides sectoriels complémentaires.

Pour rappel, le guide générique reprend différentes mesures qui sont basées sur les 3 phases suivantes :

  • Phase de vigilance : mesures de prévention pour maintenir une épidémie ou pandémie sous contrôle et prévenir l’apparition de foyers ;
  • Phase d’intervention : mesures de prévention plus strictes, parce qu’il est question de plusieurs personnes infectées (clusters) et que des foyers peuvent apparaître dans l’entreprise ;
  • Phase critique : mesures de prévention les plus strictes pour garder les foyers sous contrôle et freiner la propagation de l’agent infectieux en cas de circulation très élevée de celui-ci.

 
Désormais, les mesures de prévention spécifiques pour lutter contre la pandémie de COVID-19 et pour veiller à ce que la transmission du virus dans l’entreprise soit évitée peuvent donc être mises entre parenthèses, en espérant qu’il ne soit pas nécessaire de les réactiver à l’avenir.

Les partenaires sociaux du Conseil supérieur appellent cependant les entreprises à rester attentives aux éventuels foyers de transmission du virus et de contacter immédiatement le médecin du travail dans ce cas. Dans une telle situation, le guide générique reste une source d’inspiration pour prendre les mesures nécessaires.

Il est également indiqué de veiller au niveau collectif, avec le comité pour la prévention et la protection au travail, à ce que la réintégration au travail des patients atteints de COVID long soit favorisée et que les efforts nécessaires soient réalisés pour faire face à l’impact de cette crise sanitaire sur le bien-être mental au travail. Une attention adéquate aux besoins des travailleurs, une politique de prévention bien pensée et développée et un dialogue social efficace sur le lieu de travail restent des éléments clés pour une reprise efficace après la crise Corona.

Appel est par ailleurs fait par les partenaires sociaux du Conseil supérieur à tous les travailleurs qui ne sont pas encore (entièrement) vaccinés pour se faire vacciner ou se faire administrer la dose booster. Cela s’adresse encore d’avantage aux travailleurs qui, dans le cadre de leur travail, entrent inévitablement en contact rapproché avec beaucoup de personnes, et lorsque ces personnes ont une santé fragile.
 
 
Source(s) : Communiqué publié le 10 mai 2022 sur le site web du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale, Communiqué du Conseil supérieur pour la prévention et la protection au travail concernant la fin de la phase de suivi dans le cadre de la crise du coronavirus.


Délai de préavis et chômage temporaire pour force majeure guerre en Ukraine : suspension ou pas ?

Comme nous le détaillions dans notre news du 21 mars dernier, l’ONEm reconnait, au moins jusqu’au 30 juin 2022, la guerre en Ukraine comme autorisant le recours à la procédure simplifiée de chômage temporaire pour force majeure.
 
L’exécution du contrat de travail peut à ce titre être suspendue :

  • soit complètement (ex. à cause d’une pénurie totale de matières premières à la suite d’un embargo commercial imposé) ;
  • soit partiellement (ex. en raison de la perte d’une partie du marché des ventes ou de la restriction de la production due aux prix élevés de l’énergie). Dans ce cas, le travailleur peut encore travailler certains jours par semaine.

 
En règle générale, le chômage temporaire pour force majeure ne suspend pas le délai de préavis, que celui-ci soit notifié par l’employeur (licenciement) ou par le travailleur (démission).

Une dérogation à ce principe avait été instaurée, depuis le 22 juin 2020, en ce qui concerne le le chômage temporaire pour force majeure « Coronavirus ».  Cette période suspend en effet le délai de préavis de licenciement, à l’instar d’autres périodes telle la maladie ou les vacances annuelles.
 
A l’heure actuelle, rien de pareil n’a été prévu pour le chômage temporaire pour force majeure due à la guerre en Ukraine.  Le préavis de licenciement n’est donc aucunement suspendu pour ce motif, comme du reste le préavis de démission.

Les choses pourraient cependant très prochainement évoluer.  Une proposition de loi du 4 mai 2022 a en effet pour ambition de changer la donne en cas de préavis donné par l’employeur avant ou pendant le chômage temporaire force majeure guerre en Ukraine.  Le délai de préavis devrait ainsi cesser de courir pendant la suspension, comme c’est déjà le cas en cas de chômage temporaire pour force majeure Corona.

L’extension de cet assouplissement ne devrait cependant pas s’appliquer aux délais de préavis de licenciement qui étaient déjà en cours avant le 1er avril 2022.
 
Source : Proposition de loi du 4 mai 2022 portant prolongation des diverses mesures sur le plan du droit du travail au bénéfice des secteurs des soins et de l'enseignement dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus COVID-19, concernant la suspension du délai de préavis donné par l'employeur pendant une période de chômage temporaire pour cause de force majeure résultant de la situation de guerre en Ukraine et concernant la clause d'écolage.


Fin des éco-chèques papier : confirmation !

Un récent arrêté royal est venu confirmer le fait que depuis le 31 décembre 2021, les éco-chèques ne peuvent plus être établis que sous forme électronique.

Jusqu’à présent, le Conseil National du Travail (CNT) avait certes recommandé un passage total et définitif aux éco-chèques électroniques. La suppression des versions papier et partant, la fin du double flux aux coûts économique, organisationnel et environnemental importants y liés est à présent définitivement actée au niveau réglementaire.

Les derniers éco-chèques papier ne pouvaient être émis que jusqu’au 31 décembre 2021 et leur durée de validité pouvait au maximum courir jusqu’au 31 décembre 2023.

 
Source : Arrêté royal du 31 mars 2022 modifiant diverses dispositions relatives aux éco-chèques électroniques (M.B. 28 avril 2022).


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